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24 février 2013

Séduits par la Birmanie

 

Ming la ba !

 

     Voyager responsable

 La préparation d’un voyage en Birmanie provoque d’emblé un sentiment double. D’une part, la curiosité de découvrir un pays où le tourisme naissant n’a pas encore totalement perverti le contact avec une population réputée adorable, et d’autre part, la responsabilité d’être un touriste averti quant à la situation des habitants et du pouvoir en place. En effet, le gouvernement est sous le joug d’une junte militaire qui oppresse la population par la répression. Même si les événements politiques de 2011 semblent inaugurer un assouplissement du régime, il n’en reste pas moins que l’impact économique du tourisme doit être mesuré et éclairé. Privilégier un voyage en indépendant plutôt qu’un séjour organisé, cibler et répartir les dépenses, choisir des prestataires privés qui n’ont pas de liens directs avec le gouvernement sont autant de manières de « voyager  responsable ». Pour autant, il ne faut pas se faire d’illusions, une partie de l’argent dépensé sur place atterrira dans les caisses du gouvernement et ce quelque soit les efforts fournis à le contourner. Il faut donc être malheureusement au fait de cette fâcheuse contribution…

 

    Contraintes touristiques

Le gouvernement tire les ficelles… reste à subir ! Ainsi le tourisme est une marionnette de plus et les contraintes pour voyager en Birmanie se multiplient :

1- une voie, la voie aérienne

Pour ne pas avoir à revenir sur nos pas, nous avons choisis d’arriver à Yangon et de repartir par Mandalay. Départ et retour à Bangkok avec Air Asia pour environ 150€ par personne.

2- le visa

Nous l’avons fait à l’ambassade du Myanmar à Bangkok. Dépôt du dossier le vendredi, visa récupéré le mardi suivant pour 800bth/pp -20€. Conseil, venir tôt le matin (9h) pour déposer son dossier avec deux photos d’identité et la photocopie du passeport. Il est possible d’avoir son visa le jour même en payant plus cher et en justifiant son vol.

3- un budget, des dollars neufs

Un sketch, les billets doivent être absolument neufs, ne remontant pas avant 2006, lisses, sans pliures ou décoloration, sans tâches ou marques quelconques. Les billets de 100$ s’échangent à un meilleur taux mais il faut tout de même prévoir quelques petites coupures. Les banques pratiquent actuellement un bon taux de change (ce n’est plus le marché noir) mais il est toujours difficile de retirer aux distributeurs automatiques. Il faut donc prévoir d’arriver avec sur soi le budget nécessaire au séjour.

4- la flambée des prix

L’euphorie touristique pour la Birmanie (« on peut y aller maintenant wazaa ») a provoqué un tel afflux ces dernières années que la proposition en hébergements n’a pas rejoint la demande (d’autant que les établissements doivent se munir d’une licence pour pouvoir accueillir des étrangers permettant ainsi au gouvernement d’avoir un regard sur les mouvements touristiques) donc comme souvent dans ces cas là, les prix ont augmenté ! C’est simple : entre février 2012 et février 2013, les hébergements ont prit 10$ ! Là où un backpack se logeait pour 10$-15$ la double il y a un an, aujourd‘hui il faut compter entre 20 et 25$ pour la même prestation. Comparer au marché actuel en asie, l’hébergement en Birmanie n’est pas du tout bon marché ! Des prix supérieurs pour une prestation bien inférieur. En attendant la concurrence et les nouvelles infrastructures, amis backpack, sortez les dollars !

5- préparer son itinéraire

C’est paradoxalement assez rapide vu le « peu » de lieux et régions autorisés aux touristes. Il est donc difficile de sortir des sentiers battus et faire dans l’originalité, à moins d’avoir le budget pour se payer un guide privé (le must certainement…)

L’autre difficulté étant d’arriver à s’héberger ! Que les prix soient prohibitifs, ok, mais qu’il n’y ait plus de place au point de devoir tout réserver à l’avance sous peine de dormir dans les monastères (véridique !) est un autre problème ! Et lorsqu’on est un voyageur routard et qu’on aime se laisser porter en fonction de ses envies (et des aléas en transports locaux !....), réserver tous ses hébergements à l’avance devient vite compliqué… pourtant, au vue de nombreux récits sur les forums de voyageurs on ne peut que recommander d’âtre prévoyant et organisé ! Et oui, le Myanmar est à la mode !

 

      Birmanie ou Myanmar ?

En 1989, la junte militaire a décidé de mettre à la corbeille le nom de « Birmanie », utilisé depuis le milieu du XIXème siècle (ainsi que plusieurs autres noms datant de l’époque coloniale tels que Rangon, Pagan, etc…) au profit de « Myanmar ». Certes la population n’étant pas constitué de l’ethnie Birmane à 100%, ce dernier baptême semble moins exclusif et est de ce fait reconnue par les nations unis. Néanmoins cette décision n’ayant pas été soumise au peuple (ah bon ?!), les opposants politiques continuent d’utiliser le nom de « Birmanie ». Alors nous aussi !

 

 

Notre périple de 18 jours de Yangon à Mandalay

 

Jour 1 : merveilleuse Shwedagon

8h du matin le 06 février 2013, notre avion se pose à Yangon. Nous sommes sereins car ayant réservés nos premières nuits au Mother Land Inn depuis Bangkok, nous avions un transfert gratuit depuis l’aéroport. Et être attendu, c’est plutôt confort ! et ça peut être plutôt comique… pour la petite anecdote, l’interlocutrice avec laquelle nous avions échangé nos mails depuis Bangkok m’avait attribué un autre nom « Carmen Alonso ». Comme c’est ce nom qui est inscrit sur la petite pancarte et non le mien, je montre sur mon iphone le mail de confirmation qui a pour effet de faire partir dans un grand éclat de rire notre réceptionneur ! Pour sûre, cet accueil en Birmanie nous enchante déjà !

Une fois installés dans le dortoir de notre GH, et rassasiés par un copieux petit déj (offert !), nous nous mettons rapidement à la tâche : planification de notre itinéraire, change de quelques dollars (300$ pour 256 500 kyats soit 1$ = 855 kyats), réservations des différentes guest-house et de notre prochain transport à destination de Bagan. Dynamiques et efficaces, les jeunes employées du Mother Land nous serons d’une grande aide. Plusieurs coups de fil (gratuits !) plus tard, tout est presque bouclé.

Fracassés par notre réveil matinal (4h du matin) nous entamons une sieste salvatrice avant de nous attaquer à l’une des plus belles merveilles qui nous ait été donné de voir depuis le début de notre aventure : la fameuse paya Shwedagon. Pour 2500 kyats (2€) le taxi nous dépose au pied de la porte sud. Nous cherchons à contourner les 5$ d’entrée destiné au gouvernement mais nous nous rendons bien vite compte que la lutte est veine : si nous voulons atteindre l’esplanade de la paya, nous n’avons pas le choix. Et nous assistons de 6h à 20h au magnifique spectacle des couleurs du soleil couchant sur la paya. Nous sommes conquis, bluffés, hypnotisés. De ci de là des moines en méditation, des fidèles allumant des bougies et de l’encens, des balayeurs en rang d’oignon, des familles, des photographes, des touristes… tout ce petit monde, pieds nus, tournant autour du colossal stupa doré dans l’émerveillement et le recueillement. Paisible, magique, grandiose !

Nous finirons la soirée au réputé « Aung Thuka », « une institution pour la cuisine birmane » dixit le Lonely, avec la découverte de nouvelles saveurs (plutôt huileuses) pour 5000k (4,30€) et serons ensuite enchantés par notre retour (3000k - 2,60€) avec un taxi qui travaille en famille ! A bord, sa femme et son petit garçon de 3 ans !

Enchantés par notre première journée, nous passerons notre première nuit avec quatre colosses belges dans le dortoir… « oh mais qui est cette petite fille rousse là au milieu ? »…

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Jour 2 : les rues paisibles de Yangon

Motivés, nous partons à l’assaut des rues de Yangon le lendemain matin. Nous nous rendons en taxi (1200k - 1€) au point de départ de la promenade proposé par le Lonely Planet, la surprenante et centrale paya Sule. Le « Zedi » doré contraste avec le paysage moderne et urbain qui l’entoure. En suivant les indications du Lonely, nous découvrons Yangon et la vie qui se déroule dans ses charmantes petites rues à la fois paisibles et animées. Pas de foule et de bousculade, pas de tas de détritus sur les trottoirs, pas de coups de klaxon intempestifs… mais des sourires, des tas de sourires ! Yangon est une ville à taille humaine où il règne dans ses rues une douce sensation de zénitude et où il est agréable de déambuler. On s’émerveille donc des petits boui-boui pour se restaurer, des petits marchés, et de la population… La balade, nous permettra entre autre de nous restaurer dans un autre restau typiquement birman le « Danu Phyu Daw Saw Yee Myanma » (oui un nom à coucher dehors !) pour 7000k (6€, oui un peu cher la crevette…) et de découvrir l’immense marché chaotique de Bogyoke Aung San.

L’après-midi nous rejoignions la paya Chaukhtatgyi avec son immense bouddha couché puis la paya Ngahtatgyi de l’autre côté de la rue pour le bouddha assis. Des lieux de recueillement où il fait bon s’attarder et s’imprégner de la quiétude environnante. On kiffe !

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Jour 3 : Sans Rangon !

Après une petite matinée tranquille à buller à la GH, nous partons à pieds (30 min) jusqu’à la paya Botataung (3$ pp l’entrée). Des tortues, des stupas, de la feuille d’or et des bouddhas, des bouddhas, des bouddhas (assis, debout, couchés…) et des donations, beaucoup de donations ! ça, ça marche fort ! Nous remarquons que les bouddhistes ont compris que faire de la « charité ludique » porte bien ses fruits : souvent les systèmes de donations sont sous forme de jeux originaux tels que lancer les pièces dans un bol, faire tenir les pièces en équilibre, faire des fleurs avec les billets… bref, les idées ne manquent pas et à défaut de se rendre à la fête foraine, les habitants se divertissent au temple !...

A 16h, nous prendrons ensuite la direction de la station de bus d’Aung Mingalar en partageant un taxi (7000k la course 6€) avec deux allemandes. 1h plus tard, nous nous retrouvons au milieu d’une sorte de « mini-ville » constituée de parking pour les nombreux cars qui desservent le nord du pays et un tas de boui-boui pour se restaurer. 18h, nous partons en direction de Bagan confortablement installés dans un bus climatisé et propre (15000k/pp 12€) cela nous change de l’Inde ! On nous offre même des bouteilles d’eau, une brosse à dent et un oreiller ! Wouaaa ! Le nécessaire pour se couvrir n’est pas fourni il faut donc prévoir une petite couverture ou un sac de couchage. 21h30, arrêt de 30 min dans une immense aire de repos où de multiples boui-boui permettent de nous restaurer sur le pouce pour 0,85€ à deux ! Habitués aux horribles bus indiens, nous tirons facilement quelques heures de sommeil durant ce trajet sans heurts, sans coups de freins,  sans nids de poules, sans odeurs d’urines, ni cafards ! Le luxe ! Juste de la musique de « lovers » à tue-tête (dont les birmans semblent friands) et une série B qui détrônerai le « Miel et les Abeilles « ... Ça va, on a connu bien pire !... 

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Point hébergement : nous avons passé nos deux premières nuits au Mother Land Inn, réservé une semaine avant par mail. La première nous étions en dortoir pour 10$ par personne, la seconde en chambre double avec sdb commune et ventilateur pour 25$. Petit dej inclus. Le personnel est dynamique et efficace, c’est propre et il y a de l’eau chaude H24.

 

J4 : Comment tu s’appelles ? Noïc Bagan ! haha

4h30 du mat, nous voilà à Bagan, à la station de bus de Nyaung U. On décide de se soustraire aux racolages des taxis et de prendre notre temps pour trouver une bonne affaire car il nous faut rejoindre New-Bagan à 8km de là. Un petit thé… et nous voilà avec 3 allemands dans un pick-up (3000k /pp 2,5€ avec dépôt à New-Bagan) pour aller voir le lever du soleil du haut d’un temple. Perchés sur le toit à 15 m de hauteur, nous assistons à un magnifique spectacle matinal. Une plaine, des milliers de temples, une atmosphère indescriptible… une fois encore le Myanmar marque des points ! Des enfants sont venus nous rejoindre. Joviaux, ils parlent déjà plusieurs langues et cherchent à nous vendre leurs petits dessins. Et oui, le tourisme ramène ses fesses et son lot de perversité, malheureusement…

Nous découvrons avec plaisirs la petite GH que nous avons réservé depuis Yangon, la « Bagan Beauty ». Les gérants, le frère, Aung Than et la sœur Win Win sont adorables et nous accueillent de manière bienveillante. Nous sommes sous le charme. Certes la presta est trop cher (25$, la double avec eau chaude) mais ce sont les prix pratiqués par tout le système touristique du pays. Nous réservons notre bus pour le Lac Inlé, nous acquittons de la taxe gouvernementale (rrr) de 10$ par personne, puis louons des vélos (2500k/pp 2€) pour partir à l’assaut des temples de Old Bagan à 3km de là. Nous passons le point de vue sur le fleuve de Bupaya, la porte Tharabar, le fameux patho Ananda, quelques autres temples sur les toits desquels nous grimpons et… rentrons faire la sieste, assommés par la chaleur. Une bien belle journée une fois encore en pays Birmans qui se clôturera par un splendide coucher de soleil sur le fleuve.

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J5 : Au fil des laques

Et c’est reparti pour une journée de chevauchée en vélo dans la plaine de Bagan et ses milliers de temples ! Comme certains endroits sont « sportivement » accessibles (à cause du sable) on hésite sur la calèche… mais à 15000k la demi-journée et 5000 le vélo à la journée, on se dit que nos muscles nous ferons faire quelques économies ! Sur la route en direction du village de Myinkaba, nous nous hasarderons au fil des temples : grimper sur certain, explorer à la frontale les fresques d’un autre. Cette liberté enivrante nous paraît assez étrange, mais on en profite avec délectation en se demandant combien de temps encore les touristes pourront jouer aux aventuriers au milieu de ces merveilles centenaires sans aucun garde-fou.

Nous découvrons ensuite le petit village en bambou de Myinkaba réputé pour ses familles d’artisans spécialisés dans les laques depuis des générations. On nous y ouvre les portes des ateliers de fabrication gratuitement et sans insister sur la vente. Dingue ! On y apprend ainsi les nombreuses étapes de fabrication et la manière dont la laque est appliquée en plusieurs couches, séchée puis gravée. Un travail impressionnant et de magnifiques objets… hors budget ! Nous avons dénichés deux petites tasses à café pour 10$, et nous étions dans la gamme « cheap »…. Déambuler ensuite dans le village était vraiment exaltant ! Les locaux, ni surpris, ni blasés, nous saluaient gaiement, toujours avec le sourire. Un vrai bonheur.

En fin de journée nous n’avons pas failli à notre devoir touristique : le coucher de soleil du haut d’un temple. Et « clic » et « clic », on dégaine l’appareil tous en cœur ! Au retour on mange un peu la poussière au passage des cars climatisés remplis de cheveux blancs…

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Point hébergement : nous avons passé deux nuits au « Beauty Bagan » à New-Bagan (Myothit) et c’est un coup de cœur ! Non pas pour la chambre qui quoique propre et confortable reste très sommaire et basique, mais pour le gérant et sa sœur : Aung Than et Win Win. Juste ADORABLES ! Ils sont aux petits soins, bienveillants et très gentils ! La chambre (celle où nous étions pouvait accueillir 6 personnes !) avec sdb, douche chaude, wifi gratuit, petit dej inclus, était à 25$. Nous y avons loué des vélos en parfait état.

 

J6 : Chez Mya Mya

Pour rejoindre Pakkoku ce matin là, nous serons confrontés à un problème récurant depuis le début de notre aventure : la discrimination touristes-locaux en matière de tarifs. Notre erreur fut de payer trop cher (2000k) notre premier pick-up de New-Bagan à Nyaung U. Assis à l’avant, nous n’avons pas pu vérifier si le tarif qui nous était demandé était le même que celui des locaux assis derrière ; à ce moment là, pour ne pas faire d’histoire et conscients d’être installés à une place favorable, on a sorti les billets, mais on aurait pas dû… car ce geste a ensuite eu pour conséquence d’élever le prix de notre deuxième pick-up pour Pakkoku. Une fois c’est bon, deux fois c’est trop ! on refuse impérativement de payer 3000k par personne, là où les locaux n’en payent que 1500. Et pendant pas moins de deux heures on va tenter de plaider notre cause à coup de « stand up » au milieu du business… plus ou moins en vain. On aura certes fait du bruit autour de nous (« mais qu’est-ce qui ont ces touristes ? d’habitude ils sortent leurs biftons facilement… ») mais ne nous sommes pas sûre d’avoir réveillés suffisamment de consciences… les touristes étant principalement sexagénaires à Bagan, et le gouvernement visant le tourisme organisé et luxueux, la voix du backpack à petit budget est bien difficile à faire entendre. Finalement, nous réussirons à rejoindre Pakkoku (3/4 d’heure) avec une relative négociation de 2000k pp (1,75€).

À Pakkoku après avoir détalé de la Thapyeno GH réservée par téléphone depuis Yangon mais finalement beaucoup trop cher (25000k -22€) nous sommes escortés en scooter par deux adorables jeunes filles chez la fameuse Mya Yatanar, où nous serons chaleureusement accueillis. La maison coloniale est un bordel sans nom, la chambre plus que sommaire, l’Ayeyarwady complètement desséché, mais les sourires de Mya Mya et sa famille suffiront à nous réconforter et nous convaincre.

Dans les rues de Pakkoku ensuite de joyeux « Hello », de grands « Ming La Ba », et plein de grands sourires ponctueront notre déambulation. Les locaux nous témoignent vivement leurs plaisirs de nous voir là et, pour notre plus grand bonheur, ne cherche rien à nous vendre !

Nous passerons ensuite la soirée avec les étudiants de Mya Mya qui ouvre ses portes aux jeunes qui souhaitent venir apprendre l’anglais. Un excellent moyen pour eux autant que pour nous d’échanger sur nos différences culturelles. Parmi eux, le moine Orlando, très curieux de notre culture. Une partie de Chilom au coucher du soleil, des exercices de danse, des questions beaucoup de questions, un repas typiquement birman, et nous voilà au terme de notre première journée à Pakkoku, plus que ravis une fois encore.

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J7 : Pépères à Pakkoku

Nous rejoignons ce matin là le moine Orlando pour la visite de son monastère. Nous découvrons également une fabrique de tongs traditionnels et une fabrique de Longyi avec métier à tisser. Orlando, dans son monastère, dors à même le sol mais possède… son lap-top ! Nous échangeons donc quelques fichiers puis repartons déambuler dans les rues et le marché. L’après-midi sera plus oisive, d’abord tranquillement installés à l’abri de la chaleur chez Mya Mya à refaire le monde avec Florent, un français de passage avec qui nous sympathiserons, puis dans un petit troquet du coin à jouer aux cartes sous le regard amusés des locaux. Nous y dégusterons aussi d’excellents samossas pour 50k la pièce (0,04€), de quoi se rassasier pour vraiment pas cher !

En fin d’après-midi, le petit groupe d’étudiants, attend son petit cours d’anglais fidèle au poste. Mya Mya nous confie quelques anecdotes de vie. Nous sommes inévitablement touché par l’aura qui se dégage de cette vieille dame nous partageant ses expériences et épreuves avec tant d’humilité et de générosité. Un coup de cœur ! Dîner typiquement Birman ensuite (c’est à dire huileux) le soir avec Florent et Pit (américaine de 60 ans pleine d’humour et d’énergie) avant d’être invités sur notre route à partager un verre par une famille. La maman a un bon anglais et nous confie qu’elle ose à présent parler du gouvernement car depuis un an cela « s’ouvre » et prend apparemment la voie de la démocratie. Nous ne pouvons que l’espérer !

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J8 : En route pour Inlé

Il faut le savoir, dormir à Pakkoku c’est mettre son sommeil à rude épreuve : à partir du milieu de la nuit (et chaque nuit !) un homme vocifère une prière dans un micro, et ce jusqu’au lever du jour. De quoi mettre les nerfs à vif !...

Nous quittons Mya Mya avec regret et prenons la route pour Bagan où nous prendrons notre bus de nuit pour Nyaungshwe au Lac Inlé. Nous quittons également Florent qui lui pars pour Monywa puis le Nord. 40 min et 1000k/pp (0,90€) pour revenir à Niaung U, c’est bien mieux qu’à l’aller ! On patientera tranquillement sous la chaleur de l’après-midi avant de prendre notre bus à 18h.

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Point hébergement : la guest-house de Mya Yatanar est tout autant chaleureuse que bordélique. Pour 6000k par personne (5,20€), vous aurez une chambre très sommaire avec eau froide, moustiquaire poussiéreuse et petit-dèj inclus. Mais l’atmosphère conviviale de la GH fait bien vite oublier le manque de confort. C’est en quelque sorte la concession pour l’authenticité sans mercantilisme ! Ouf, ça fait du bien ! Un autre coup de cœur birman !...

 

J9 : Inlé trop cher !

3h du matin, on nous débarque du bus au milieu des rues vides de Nyaungshwe. Les taxi-rapaces sont au garde-à-vous mais aucune échoppe n’est ouverte. Nous pestons sur la débilité de ces horaires de bus : pourquoi ne pas partir plus tard pour nous faire arriver à une heure descente plutôt qu’au beau milieu de la nuit ? On finira donc notre nuit sur le plancher de la réception de notre hôtel réservé pour le soir suivant… et on mettra grosso modo la journée à s’en remettre. Vaseux, on réservera quand même notre petit tour de bateau sur le lac Inlé du lendemain avec Phyu Phyu, une jeune et dynamique guide, pour 20000k la journée (15000 pour le bateau et 5000 pour elle soit 17,50€) et la suite de notre périple à Hsipaw (bus 15000K/pp (13€)- Lili GH 10$/pp en dortoir ; la GH de M. Charles ne nous proposant rien à moins de 50$ !).

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J10 : Tour à touristes

Après un ptit dej pseudo-occidental pas terrible à l’hôtel, nous voilà à 8h30 avec notre jeune guide de 24 ans prêt à attaquer notre tour du Lac Inlé version « touriste » (proposés et faits par tous…). Nous nous installons à bord d’une grande barque avec 4 petits sièges en bois, Phyu Phyu ayant convié avec un nous l’un de ses beaux-frères qui apprend l’anglais. On s’est ensuite laissé porté au fil de l’eau de découvertes en découvertes. D’abord la traversée du nord du lac avec ses pêcheurs en figuration pour les touristes, puis le marché de Thandaung (30 min de marche) modeste mais typique où Phyu Phyu nous apprend à distinguer différentes ethnies : Pa-O, Taung Yo, Sankar. Nous découvrons et parcourons de nombreux villages sur pilotis. Les habitants ont pour moyen de locomotion des petites embarcations qu’ils manient à coup de « rame-au-pied », technique ancestrale typique du Lac Inle. Nous avons également visité tout au long de la journée différentes fabriques artisanales telles que l’exploitation de la canne à sucre, les bijoux en argent, gravure, papier en bambou, cuivre, textiles dont la soie de lotus et les cigares au goût sucré. A chaque manufacture correspond son « show-room » où bien entendu le touriste est gentiment convié à s’acheter un petit souvenir… « présent » mais « pas oppressant » pour autant, ce qui nous permettra de profiter de notre journée sans trop nous exaspérer.  Nous avons également pu voir les fameuses femmes au long cou, ainsi que les 5 bouddhas dorés emblématiques de l’île. Phyu Phyu s’est avéré être d’excellente compagnie et nous avons pu discuter avec elle de l’évolution de sa région et de l’impact touristique. Pour la note finale, nous étions censé aller voir des « chats sauteurs » élevés par des moines dans un monastère, mais on s’est gardé de nous dire que l’attraction n’avait plus cours depuis 1 an… Le coucher de soleil sur l’eau en guise de toile de fond pour notre retour au bercail ponctuera merveilleusement bien la fin de notre journée.

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J11 : Du vélo à travers les canaux

1500 kyats (1,30€) pour un vélo et nous voilà partis en direction de Maing Thauk sur la rive est du lac. On y suera un peu pour monter jusqu’au monastère de la forêt afin d’avoir une vue d’ensemble sur le lac. Nous pousserons la balade jusqu’au village sur pilotis en empruntant un long et sympathique pont en bois, au bout duquel nous trouverons de quoi nous restaurer. Pratiquement immergés dans ce village typique, nous sommes ravis. Notre hôte nous propose alors un petit tour en barque pour 1000 kyats par personne. Nous acceptons et nous laissons bercés tranquillement au rythme de la pagaie à travers les canaux et les maisons sur pilotis. Ravis d’avoir pu voir d’aussi prêt la vie et l’activité au sein du village, nous traversons ensuite le lac, vélos à bord, pour rejoindre la rive ouest jusqu’au village de Kaung Daing (5000k -4,40€). Les fameuses « hot springs » qui s’y trouvent s’avèrent en fait être des piscine aseptisés vendues 5 à 8$ par personne. On y renonce et rentrons sur Nyaungshwe, rafraîchis par quelques gouttes de pluie. Une bien belle journée encore ! qui se terminera par la spécialité du coin : l’excellente « Shan Noodle Soup » à 1000k (0,90€) de notre boui-boui favori du coin le « Naung Innlay ».

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Point hébergement : nous avions réservé par téléphone depuis Yangon (puis confirmé depuis Pakkoku) l’hôtel Nandawunn. Pas vraiment d’autre choix, tout le reste étant complètement blindé. Et même si à la vue des autres backpacks galérant dans les rues de Nyaungshwe (pour finir au monastère…) nous étions rassurés d’avoir quelque chose, cela n’était pas sans moindre frais : 35$ la double ! Eau chaude, ptit dej inclus, serviettes changées et lits faits chaque jour certes, mais absolument rien d’extraordinaire qui puisse justifier un tel prix ! D’autant qu’il ne faut pas être trop regardant sur la propreté… Bref, un tarif abusif qui nous a fait bien mal au *** même si on était prévenu des règles du jeu…

  

J12 : 14h de bus, ça use, ça use !

13h30, notre pick-up est devant l’hôtel pour rejoindre Taunggyi d’où 1h plus tard nous prendrons un bus direct pour Hsipaw (prononcé « si-pô ») situé plus au nord après Mandalay, marquant un peu la limite autorisée pour les touristes (aller plus au nord et plus à l’est requiert des autorisations spéciales). L’arrêt pour nous restaurer sera notre distraction du trajet : 2500k à deux pour du curry bien huileux comme il se doit. Pour une fois la clim n’est pas poussée à fond et la télé éteinte. La route n’est pourtant pas très agréable et il reste difficile de trouver un peu de sommeil. 4h30 du matin nous voilà une fois de plus débarqués dans des rues désertes au beau milieu de la nuit. On atterrira chez la trop réputée « Mr Charles GH » qui nous fera terminer notre nuit dans la chambre d’une fille tout juste partie. 9h, nous serons enfin installés dans notre propre chambre.

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J13 : Hsipaw, Mr Charles, Mr Book, Mr Food et Mr Treck

Une véritable usine à gaz, la « Mr Charles » canalise le centre névralgique du « tout-tourisme » de la petite ville d’Hsipaw. Et on a envie de dire « merci le LP » qui n‘a de cesse de la recommander dans chacun de ces articles. Faire un trek ? Mr Charles GH ! Louer une moto ? Mr Charles GH ! Des renseignements ? Mr Charles GH ! Ah, il y a aussi Mr Book dans ce domaine là, qui comme son nom l’indique est le bouquiniste du coin, et également une source d’infos intarissable et peut-être la seule manière de contrer la mafia Charles. Puis dans la série des Mister, je demande la bouf ! Mr Food ! qui réunis dans son restau la majorité des touristes du coin…

On recommande ainsi pour les plus motivés la lecture de cet article « relevé » réalisé par un compère backpack. Corrosif à souhait !

Il faut alors savoir qu’on fera guère mieux que tous ces « c*** de touristes » : nous logeons chez le ponte et choisirons un trek avec son équipe… oui, on plaide coupable !

Cette journée ABNB (Après-Bus-de-Nuit-Birman) fut comme les précédentes : vaseuse ! Entre quelques collations dans les maisons de thé, des retrouvailles inattendues avec Florent, et quelques soupes dans les boui-boui du coin, il a fallu que l’on organise notre séjour à Hsipaw, petite bourgade située dans une région réputée pour ses treks. On a d’abord cherché à glaner des infos à droite à gauche pour s’offrir le luxe de « se la jouer solos » dans la région, mais dans un souci « d’efficacité » il nous est apparu que choisir les services d’un guide nous permettrait de communiquer davantage avec les locaux rencontrés le long du chemin. Le fait d’être chez Mr Charles nous a permit également de partager les frais du trek avec deux autres personnes, ce qui n’est pas pour déplaire à notre bourse…

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J14 et J15 : 32 km, « a chô aux pattes »

Pour 25000k/pp (22€) tout inclus nous partons donc ce matin là pour un « treeeck » de deux jours et une nuit en compagnie de Lucie et Theresa, deux sœurs tchèques, et Gérard, prof de sport de l’université de Nantes aujourd’hui à la retraite.

8h de marche annoncées pour cette première journée ! C’est parti !

Assan, notre guide de 19 ans, donne du rythme : il avance droit devant à vive allure en ne s’arrêtant que rarement pour nous montrer quelques arbres ou plantes. Nous le rebaptiserons « Mister Gump ». 3h30 plus tard (au lieu de 5 annoncées…) nous arrivons sous un soleil de plomb dans le petit village de Pankam où nous serons accueillis pour le déjeuner. Malheureusement c’est un peu « à la chaîne » car nous serons 3 groupes de treckeurs à partager le couvert. Nous attendrons leur départ pour ensuite profiter pleinement de notre famille d’accueil et de la quiétude du village. Il se trouve d’ailleurs que nous sommes dans la maison de « deux stars photogéniques », l’une apparaissant dans le top 10 du Lonely Planet, et l’autre dans un exemplaire du National Géographic ! Tout comme le reste du village, cette famille est de l’ethnie Palaung. Nous apprenons donc à dire « bonjour » et « merci » différemment (respectivement « chomsa » et « rokmaye »). Notre guide, qui parle leur langue, nous permet d’échanger un peu avec elles. Elles accueillent des touristes depuis une dizaine d’années et semblent ravis. Après une petite balade dans le village, nous reprendrons le chemin jusqu’au village de notre guide 1h30 plus tard. Nous serons accueillis chez ses parents où nous nous laverons au seau, mangerons de la « laitue d’eau » et dormirons sur les planches en bois. Une nuit un peu longue, à grelotter…

Le lendemain après un copieux petit dej à base de riz nous repartons en empruntant un « nouveau » chemin. Notre guide a vite l’air dépassé car ce sera un habitant du village voisin qui nous conduira une bonne partie du chemin. Les paysages sont sublimes et les difficultés au rdv : de la descente qui brûle les cuisses, du franchissement de rivière glacée pieds nus, de la suée sur une montée bien raide, et… 7h de marche sans manger ! Notre jeune guide ne s’étant pas vraiment organisé pour emprunter ce nouveau chemin n’a pas trouvé bien grave le fait que nous marchions si longtemps sans nous arrêter pour nous restaurer ! Les blagues et récits de vie de Gérard, véritable bout-en-train, ainsi que les sourires et la motivation des tchèques, nous ferons cependant passer un super moment au milieu des forêts de bambous, des nombreux villages isolés, des rizières, des buffles et des sourires des locaux… Nous atteindrons donc des sources d’eau chaudes complètement à plats, où nous prendrons le temps de nous délasser un peu, avant enfin de pourvoir nous rassasier de la « shan noodle soupe » tant attendue qui clôturera notre treck.

Loic finira la route en footing et exercices de pompes/gainage tandis que je tenterais de « retrouver » un peu mes jambes meurtries à coup d’arnica, baume du tigre et étirements. Nous faisons nos adieux au tchèques et partageons une dernière « Shan noodle soup » avec Gérard. Ce soir là chez Mr Charles, on ne tardera pas à s’endormir !...

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Point hébergement : nous avons passé deux nuits chez Mr Charles GH. La nuit précédente le treck nous avions une double pour 20$, puis la nuit suivante une pour 14$. Toutes deux avec petit dej inclus (3 choix possibles), wifi gratuit et sdb commune, située en arrière-cour, propre, avec douche chaude abondante le matin et le soir. La différence de tarif se justifiant sur le fait que la première (la 104) était plus récente, située dans le bâtiment neuf, juste à côté de la sdb et disposait de serviettes gratuites, tandis que la seconde (la 18) plus sommaire et plus petite, se situait un peu plus loin dans l’ancien bâtiment (avec des murs en cartons qui donnent la sensation que le voisin est dans la même pièce…). Nous ne reviendrons pas sur le fait que cette GH est une véritable usine…

 

J16 : Ordinary train-train

On faillit à notre responsabilité démocratique en voulant tenter l’expérience tant conseillée du train birman entre Hsipaw et Pyin Oo Lwin. L’idée étant ensuite de se rendre à Mandalay. Après s’être acquitté des 3$ pp destinés au gouvernement (rrr) nous voilà en Ordinary Class à bord d’un train bondé autant de locaux que de touristes en quête d’aventures… nous sommes un peu blasés de voir autant de « têtes blanches », mais nous laissons rapidement prendre au jeu des terribles secousses du train qui tangue de droite à gauche de manière impressionnante et profitons de la vie locale qui se déroule à l’intérieur comme à l’extérieur.

Puis c’est l’invasion ! Une trentaine de culs blancs sexagénaires vient de rentrer en masse dans notre wagon. Les quelques pauvres locaux qui partagent les bancs avec nous seront assaillis de photos, peut importe qu’ils dorment, mangent où n’en ai simplement pas envie ! Comme une nette impression d’être à la « foire aux bestiaux »… ils sont venus, « groupir », se mêler aux petits gens et sentir « l’atmosphère » du train local et de l’impressionnante traversée du pont. Nous pestons, décidément ce train est réellement une attraction touristique ! Puis, avec surprise, nous apprenons que ce sont des Israéliens. Nous restons donc, cernés là au milieu, à les observer… ils descendrons ensuite aussi vite qu’ils sont montés. Nous verrons que sur le quai du champagne dans des verres à pied, ainsi que du fromage, leur sera servis en guise d’accueil… et bien !

Après cette tempête israélienne le wagon reprendra ensuite son calme. La jeune Sonda viendra s’asseoir à nos côtés et nous couvrira de gentilles attentions jusqu’à Pyin Oo Lwin : mouchoirs, boisson, graines de tournesol, fraises… elle ne cessera de chercher quoi nous acheter et quoi nous offrir pour nous faire plaisirs. Nous sommes gênés par tant d’attention car n’avons nous-même pas grand chose à lui partager…

Puis 7h plus tard, nous voilà enfin à Pwin Oo Lwin. Nous embarquons, juste devant la gare, à bord d’un pick-up pour 2000k pp. 19h, voilà enfin Mandalay et… sa charmante atmosphère polluée ! Par chance, le pick-up nous déposera devant l’hôtel AD1 que nous avions réservé. Couverts de poussière nous voilà donc arrivés à notre dernière étape birmane affamés et épuisés.

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J17 : Mandalay, pas si laid

A quelle sauce allons-nous manger Mandalay ?… ce matin là, on cherche l’inspiration. Mais les courbatures-contractures de Jess auront sitôt fait de nous décider sur une option : la moto ! Pour 10000k (8,80€) la loc à la journée chez Mr Jerry nous contribuons joyeusement au smog de pollution qui stagne au dessus de la ville ! On est sympa hein ! Certes on ne roulera pas au vert mais quitte à choquer certaine sensibilité écolo on trouvera même ça bougrement amusant ! Aux côtés des locaux sur les routes poussiéreuses Loïc découvre ainsi un tout nouveau code de la route qui consiste à éviter, tout éviter, juste éviter ! c’est la règle n°1 ! Pas de feux rouges, pas de rond-point, pas de lignes blanches, pas de rétro… voilà, voilà ! Nous partons donc avec notre petit 125cc à l’assaut tout d’abord de la colline de Sagaing à 20km au sud de Mandalay. Nous franchissons le grand pont et atterrissons de l’autre côté de l’Ayeyarwady là où l’on ne trouve que trois choses principalement : des arbres, des stupas blancs et or, des moines. Impressionnante que cette surenchère de stupas ! Une véritable ferveur : des milliers et des milliers de stupas et des milliers voir des millions de bouddhas, toujours et encore plus ! Le touriste risque fortement l’indigestion s’il ne consomme pas avec modération ! Après s’être acquitté de quelques marches (pieds nus, toujours !) nous refranchissons le pont, passons par la case départ, ne touchons pas 20000F et ne payons pas non plus les 3$ au gouvernement…^^ Au hasard d’une rue on s’arrêtera manger dans une « cantine » remplis de locaux (nous suivons l’apanage : quand il y a du monde, c’est que c’est que c’est bon…) et nous rassasions pour 1200k (1€!) à deux ! Comme à chaque fois dans ce genre d’endroits, les proprios sont aux petits soins, ravis de nous accueillir et nous faire découvrir leur cuisine (en effet, le choix des plats se fait en fonction des aliments présentés devant soi en cuisine et non à partir d’une carte ; les prix ne sont donc pas annoncés dès le départ, la facture reste au bon vouloir et l’honnêteté de l’hôte…). Après s’être fait gentiment réprimandé par la police car nous n’étions pas sur une route autorisée aux deux roues, nous visitons une fabrique artisanale de feuilles d'or où nous observons le dur labeur des ouvriers qui tapent en rythme tout le jour pour assouplir les nombreuses feuilles d'or. Une fois fines comme du papier de cigarette, elles sont ensuite découpées en petits paquets par les femmes. Impressionnant ! Nous filons ensuite jusqu’au monastère « Shwe In Bin » sur pilots et tout en en teck sculpté. Un lieu tout en calme et sérénité si ce n’est les quelques adeptes du Lonely Planet croisés de ci de là au milieu des toiles d’araignées et du teck polis… Nous finissons notre escapade par une petite douceur au « Nylon Ice Cream », et ne seront pas du tout emballé par celle au goût de Durian.

Nous avons enfin le plaisirs de passer la soirée en compagnie de Chris et Manou rencontrés auparavant à l'ambassade du Myanmar de Bangkok. C’est l’occasion de faire un petit bilan sur notre séjour Birman et de rigoler ensemble d’anecdotes de voyage.

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J18 : La Birmanie, bientôt finie !

Pour note dernière journée nous serons debout à 5h pour aller voir le lever du soleil sur le célèbre plus long pont en teck du monde, le pont « U Bein » près du village d’Amarapura. Et hop 5h15 nous enfourchons la moto qui a passé la (petite) nuit devant l’hôtel et empruntons la 84e. Un spectacle magnifique, des tas de photos et nous voilà ravis. Un petit passage par la « paya Mahamuni», un peu de repos et c’est ainsi que nous clôturerons notre aventure Birmane.

L’avion du lendemain nous transportant à nouveau jusqu’à Bangkok pour y retrouver Isa et Jo motivés à découvrir les magnifiques plages de Ko Tao!

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Point hébergement : nous avons passé 3 nuits à l’AD1 de Mandalay. 24$ la double, sdb privée avec eau chaude, ptit dej inclus, wifi gratuit. C’est relativement propre et relativement glauque aussi avec le carrelage du sol au plafond… le toit cependant est bien agréable pour prendre le petit dèj et passer un peu de temps à se détendre.

 

Côté budget

Pour 18 jours, nous avons échangé 500$ en kyat et dépensé 400$. Un budget donc de 700€ à deux, soit 19€ par jour par personne. Nos dépenses, en moyenne par jour et par personne, se sont réparties comme telles : manger 3,50€ ; se déplacer 5€ ; s’héberger 7,50€ (le reste étant consacré aux visites, loisirs et services divers).

 

Les petites particularités que l’on a relevées

- Le maquillage au « thanaka » : pour se protéger du soleil et s’hydrater, les femmes (et même certains hommes) s’ornent le visage d’une pâte beige à base d’écorce broyée

- Le traditionnel « longyi » : pièce de tissu enroulée à la taille et portés par tous, hommes et femmes, c’est le vêtement traditionnel unisexe qui n’a pas été détrôné par le pantalon occidental.  

- Les monte-charges aux fenêtres : à Yangon, un drôle de système est mis en place sur le devant de immeubles : accrochés aux fenêtres, des sortes de « monte-charges » permettent aux habitants de l’immeubles de ne pas descendre prendre ??? leur courrier, leurs provisions, leur… on ne sait pas trop quoi d’ailleurs.

- Les « saiq-ka » (=side-car) : chaque pays d’asie possède son propre style de trishaws, au Myanmar les passagers sont assis à côté du conducteur dos à dos, l’un vers l’avant, l’autre vers l’arrière.

- La bétel : la noix d’arec, à la vertu « enivrante », qui se mâche et colore la salive et les dents couleur rouge sang. Les Birmans en sont friands et sont très nombreux à ruminer ça à longueur de journée, crachant un peu partout et ne pouvant pas articuler quand ils s’expriment (« on ne parle pas la bouche pleine ! ») ce qui peut rendre les conversations en anglais particulièrement cocasses…

- A droite toute ! Les Birmans roulent à droite et ont le volant… à droite ! ou… à gauche ! au choix !

- Beaucoup de moines ! En ville, en campagne, dans les rues autant que dans les temples, les moines, en robe rouge avec leur sébile, font véritablement partis du décor quotidien.

- Les chansons de « lovers » : les birmans aiment chanter, notamment des chansons populaires digne d’Adele et Christophe Mae.

 

« Jay zu pé » d’avoir réussi à tout lire juste que là ! Ce texte est autant destiné aux proches, amis et famille, qu’aux backpacks désirants des infos précises pour la préparation d’un éventuel voyage en Birmanie… aussi n’est-il pas toujours évident de satisfaire en même temps à ces deux types de destinataires ! Du coup et afin de voir dans quelles mesures mes écritures sont vaines^^ nous souhaitons vous sonder : pour cela, indiquer « +1 » en commentaire si vous êtes parvenus à tout lire jusqu’au bout ! Merci pour votre coopération haha^^ on vous embrasse qui que vous soyez derrière votre écran (oui, oui, on est comme ça… un peu bisousnours^^) et on vous dis à plus tard pour la suite de nos aventures sur les îles à l’eau turquoise de Thaïlande. Nous y avons prévu de passer le PADI Open Water de plongée… rien que ça^^ 

 

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Commentaires
C
+1 Super interessant!!! nous partons dans un mois, vous nous avez encore plus donné envie.
F
Très agréable de se remémorer de bon moments. Du coup j'y retournerais bien. Je visite votre site.<br /> <br /> Amitiés, Florent
G
Un beau périple! merci pour tous ces retours, je pense que ça sera utile pour plus d'un, un article très complet.
L
Merci à tous! On voit les fidèles :) et les passionnés, on espère partager avec vous ce petit bout de rêve^^ Des bises à tous et merci encore!
I
+1 tout lu aussi, un peu en retard cette fois... et pour cause !!!! bisous.
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